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Les Suites de Bach seraient-elles son portrait le plus français ? Composées en Allemagne vers 1720 à la Cour de Cöthen, comme les Concertos Brandebourgeois, pour un Prince francophile et gambiste, elles trouvent dans la vision et l'incarnation vibrante de Myriam Rignol une évidence à la française, transcendées par la viole de gambe! Quand un talent d'exception rencontre l'instrument qui fait chanter Bach dans Versailles, lui redonne le rythme des danses si chères à Louis, dans une polyphonie à nulle autre pareille, Jean- Sébastien rayonne dans le Palais du Roi Soleil...

Essentiel à l'orchestre, pilier de la musique de chambre, le violoncelle est aussi un instrument soliste au lyrisme expressif unique, dont le timbre profond et velouté est, dit-on, celui qui se rapproche le plus de la voix humaine. Parce qu'il nous touche ainsi au plus profond de notre âme et qu'il a conquis les plus grands compositeurs, du baroque au romantisme, ce double album Radio Classique réunit les plus belles musiques dédiées à cet instrument noble par excellence, dont le chant est ici magnifié par les plus grands violoncellistes d'hier et d'aujourd'hui. Avec Gautier Capuçon, Mstislav Rostropovitch, Frédéric Lodéon, Edgar Moreau, Jacqueline du Pré, Paul Tortelier, Jean-Guihen Queyras, André Navarra, Truls Mork...

Pour son grand retour au disque après 5 années d'absence, la soprano de renommée internationale dévoile L'amour, la mort, la mer, accompagnée de la pianiste Susan Manoff, sa complice de longue date. Pour Patricia, la musique semble tenir à ces figures mythiques que sont l'amour, la mer, la mort. L'amour devient marin, la mer devient Eros, et la mort n'est plus morbide. La mort aime et voyage au coeur des représentations que lui donnent l'amour et la mer. "L'amour, la mort, la mer sont les escales d'un voyage au cours duquel chacun de nous s'aventure au fil de sa courte vie" selon Patricia Petibon qui vole librement d'un registre à un autre, d'une langue à une autre, d'un style à son contraire mais néanmoins complémentaire. D'un compositeur à l'autre. C'est moins un récital qu'un récit qui se déploie. Elle voyage à travers des compositions classiques françaises (Fauré, Poulenc, Hahn) ou ibériques (Rodrigo, Granados, Ramirez, Villa Lobos), les univers oniriques, mystique ou mystérieux de Satie, Bacri, Baska, Barber ou Escaich... , jusqu'aux ancrages plus prononcés de la mer et de sa chère Bretagne (Cras, Tiersen, traditionnels irlandais), le tout ponctué de la sublime mélodie de John Lennon célébrant l'amour...

L'heure bleue est cet instant entre la fin de la nuit et le lever du jour, où celui-ci se discerne déjà, avant même qu'il ne soit levé : il ouvre ainsi une brèche et permet d'entrevoir ce qui est à venir. C'est le moment de la clairvoyance, des prémonitions. Marianne Piketty et son ensemble Le Concert Idéal réunissent sur ce disque les oeuvres de compositeurs visionnaires : les chants de l'abbesse Hildegarde de Bingen, connue pour ses visions mystiques, le Concerto Funèbre de Karl Hartmann qui annonce et dénonce les horreurs du IIIe Reich. La composition originale de Philippe Hersant et le rare Octuor pour cordes de Chostakovitch leur font écho et complètent ainsi ce programme, entre ombre et lumière. Après Le fil d'Ariane, Marianne Piketty et Le Concert Idéal poursuivent leur exploration du temps et font ici dialoguer passé et présent, unissant par-delà les siècles ces oeuvres prémonitoires.