Avant d'entrer dans le théâtre, observer les trous de mine dans les rochers. Toute cette zone, y compris l'emplacement de l'école, était exploitée pour sa molasse, roche sédimentaire solide mais facile à scier, très utilisée dans la construction. Les annuaires du 19e siècle la signalent comme une des richesses de la commune. À l'intérieur du théâtre, on voit des traces de sciage sur la face verticale.
Longtemps à l'abandon et servant de dépotoir, cet espace a été aménagé en lieu de spectacles, le relief se prêtant merveilleusement bien à l'aménagement en gradins. En ce lieu se déroulent de nombreuses festivités, en particulier chaque semaine de juillet et août « les vendredis de Grâne » qui ont déjà reçu vedettes de la chanson, troupes de théâtre, groupes musicaux, etc.
Robert Serre
C'est très probablement sur ce flanc de la colline exposé au sud et abrité du vent du nord dominant que le village s'est implanté. Il a dû rassembler la plupart des Grânois jusqu'au début du 19e siècle où le village commence à sortir de l'enceinte médiévale. La pente assez forte, les ruelles étroites seulement utilisables à pied, les maisons serrées, souvent reliées par des arceaux servant d'étais donnent une idée du village médiéval. Le pavage a été récemment refait par l'ADCAVL.
Morceau conservé de l'enceinte médiévale contre laquelle une maison s'appuyait à l'intérieur.
En 1582, le délégué chargé de la démolition des remparts écrit au gouverneur de la province :
Grane est ouvert et esmantellé, en tant que les murailhes se sont trouvées esloignées des maisons, les flancs razés et abattus
Une étude à partir du plan cadastral napoléonien et diverses archives a permis de situer le four banal dans la partie basse de la rue, la maison (Weber) faisant l'angle avec la ruelle à arceau côté est. C'est là que les habitants venaient faire cuire leur pain moyennant paiement d'une banalité. La Révolution a mis fin à cet impôt perçu à ce moment-là par le prince de Monaco.
Robert Serre
L'église Saint-Jean-Baptiste se trouvait à l'emplacement de l'hôtel de ville actuel
Historique : achevé le 4 décembre 1873
Description : Ce temple est un bâtiment rectangulaire avec une façade à encadrement de porte en plein cintre, deux fenêtres verticales, chaînages d'angles et larmier, deux fenêtres en plein cintre avec encadrement en pierres de taille et une abside plate. La toiture comporte trois rangs de génoises.
Le château de Grâne était une des résidences favorites des comtes de Poitiers. Le 2 août 1416, dans le château, le dernier comte Louis II de Poitiers, sans héritier mâle légitime, est pris en otage par ses cousins, le seigneur de Saint Vallier et l'évêque de Valence, qui le contraignent à signer un testament en leur faveur. Libéré, le vieux comte essaie d'annuler cette donation en se remariant, mais il n'a pas d'enfants. Le pape finit par casser le testament signé sous la contrainte. Ce n'est qu'en 1447 que les comtés seront rattachés par Louis XI à la France. En 1548, Henri II donne Grâne et les comtés à sa favorite Diane de Poitiers. Les guerres de religion y sèment la dévastation. En 1642, Louis XIII cède le Valentinois au Prince de Monaco. Les Grimaldi sont de grands seigneurs qui vivent à Versailles. Leur châtelain à Grâne y a pouvoir de basse justice et veille à la rentrée des impôts. D'autres seigneurs vassaux possèdent de vastes domaines, en particulier les Chabrières de la Roche qui résident dans le "nouveau château" au bas du village.
Le château de Grâne de Grâne est propriété de la commune, ruines avec caves souterraines voûtées du XIIIe siècle. De sa terrasse, on peut admirer le "nouveau château" avec ses tours coiffées d'un toit à quatre pans couverts de tuiles en écailles colorées.