COMPTE RENDU DU CLUB LECTURE DU 18 MARS 2024 A GRANE
Présents : Aline, Danièle, Dominique, Jean-Pierre, Lysiane, Mado, Marion, Monique.
Excusé : Jean-René.
- L’auteur du jour : ERIC FAYE
Éric Faye, né le 3 décembre 1963 à Limoges, est un écrivain français, lauréat notamment du grand prix du roman de l'Académie française en 2010. Il est l'auteur d'une vingtaine de romans et recueils de nouvelles. Il publie sa première nouvelle, Le Général Solitude, dans la revue Le Serpent à Plumes en 1992. Trois ans plus tard, il développe ce texte pour en faire le roman éponyme. Il est également journaliste et essayiste. Son deuxième roman « Parij » est une uchronie. Il publie aussi des nouvelles fantastiques, des récits de voyages, des biographies, des traductions. Sa démarche est très éclectique.
Nous avons lu :
« Nagasaki » 2010 ce roman a fait l’unanimité de notre club lecture. Très fin, écriture au scalpel, sujet original déjà traité dans le très bon polar japonais « Rendez-vous dans le noir » de Otsuichi (une personne s’introduit dans l’appartement d’une autre personne pour y vivre sans que l’occupant légitime des lieux détecte sa présence).
« Eclipses japonaises » 2016 Roman d’espionnage d’après des faits réels à peine croyables ! La Corée du nord a enlevé, dans les années 1970, des jeunes japonais pour les faire travailler dans les centres de formation des services d’espionnage nord-Coréen. Ecriture simple, précise, du suspens et des rebondissements, lecture très agréable et instructive.
« Le syndicat des pauvres types » 2006 Un type très ordinaire dont la vie est bouleversée lorsqu’il devient soudain très riche. Très cynique.
« Patagonie dernier refuge » 2021 Récit de voyage écrit avec Christian Garcin. Ils partent sur les traces de Magellan, St Exupéry, Borges. La recherche des lieux où ont vécu ces personnes est un peu longue et laborieuses. Les passages sur l’extinction des populations autochtones sont intéressants. Le style est journalistique.
« Il suffit de traverser la rue » 2010 (phrase célèbre de notre président) Le narrateur est journaliste dans une agence de presse (milieu que connait très bien l’auteur). Il nous décrit les restructurations, les délocalisations, l’emploi de gens de moins en moins qualifiés pour finir par le « plan social » qui leur propose de partir avec une indemnité et une « formation ». Le comportement des gens dans ces situations angoissantes est analysé avec cynisme.
« La télégraphiste de Chopin » 2019 Un journaliste et un photographe vont enquêter à Prague chez une femme modeste qui prétend recevoir par télépathie des partitions de Chopin. Il en profite pour nous montrer les difficultés de fonctionnement des régimes post-communistes. Intéressant mais un peu long.
« Je suis le gardien de phare » 1997 Plusieurs nouvelles, il s’ennuie dans son phare (et nous aussi).
- Les coups de cœur
Deux romans de Mika Biermann sur la vie de peintres :
Ecriture tonique, enlevée et onirique.
« Trois jours dans la vie de Paul Cézanne » et « Trois nuits dans la vie de Berthe Morizot »Morizot » (Chaudes les nuits !)
Marie Hélène Lafon « Les sources » Violences conjugales dans le Cantal. Belle écriture. Lire aussi « Album » de la même autrice.
Louise Erdrich autrice amérindienne « Sentences » Prix Femina étranger 2023 et « Celui qui veille » Prix Pulitzer 2021. Sentences est plus ancré dans la modernité.
Proche Réunion de notre Club-Lecture :
LE JEUDI 18 AVRIL À 18H À
CHABRILLAN.
Lecture commune :Barbara KINGSOLVER.
POUR LE 16 MAI A 18H A GRANE LIRE Ismaïl Kadaré (Auteur Albanais)
Réunion suivante prévue le 20 JUIN à 18H à CHABRILLAN.
BONNES LECTURES
Présents : Aline, Blandine, Dominique, Jean-René, Lysiane, Marion
Excusés : Annie, Jean-Pierre, Monique
I. La lecture commune : les romans de Robert Merle
Robert Merle est né le 29 août 1908 en Algérie, dans une famille de colons. Il meurt en 2004 dans sa maison des Yvelines. Titulaire d’une licence de philo, puis agrégé d’anglais (thèse de doctorat sur Oscar Wilde). Mobilisé en 1939, il est agent de liaison avec les forces britanniques. En 1944, il est maître de conférences d’anglais à l’université de Rennes, puis professeur.
Membre du Parti communiste de 1977 à 1979, il le quitte après avoir critiqué l’invasion de l’Afghanistan par l’Union soviétique.
Un article du Monde le qualifie, au moment de sa mort, de « plus grand romancier de littérature populaire en France ».
Anne Wattel, qui a consacré sa thèse à l’œuvre de Robert Merle, dit de lui qu’il est « un écrivain singulier du propre de l’homme ».
Sa carrière littéraire débute avec Week-end à Zuydcoote, roman qui obtient le prix Goncourt en 1949. Elle se terminera avec la grande saga historique « Fortune de France ». Entre les deux, une bonne dizaine d’autres romans, mais aussi nombre d’essais, de pièces de théâtre, de romans historiques, de traductions… Robert Merle est un écrivain éclectique, difficile à définir.
Les livres lus
– L’Île (1962). Cet ouvrage a été inspiré par l’histoire vraie des révoltés du Bounty : un groupe de mutins de la marine anglaise se réfugie sur une île et tente d’y organiser une société avec des Tahitiens (hommes et femmes) qu’ils ont embarqués avec eux. Un livre apprécié qui pose la question : comment faire société ? et détaille les relations entre Anglais et Tahitiens, entre hommes et femmes. Un grande attention est accordée à la psychologie des personnages, aux relations humaines complexes. Une belle écriture, un style agréable à lire.
Il reste aujourd’hui, sur cette île de Pitcairn dans l’océan Pacifique, des descendants des révoltés du Bounty.
Cet ouvrage a reçu le Prix de la Fraternité (1962).
– Malevil (1972). Des rescapés d’un guerre nucléaire tentent de survivre en société dans un grand domaine.
– Le jour ne se lève pas pour nous (1986). Un récit-reportage sur la vie dans un sous-marin nucléaire en mission, L’Inflexible. Intéressant. Robert Merle possède un vrai talent de conteur, il est nuancé dans ses prises de position, sans manichéisme.
– Week-end à Zuydcoote (1949). En mai-juin 1940, un soldat français tente d’embarquer avec les troupes anglaises pour rejoindre l’Angleterre ; d’après l’expérience vécue de l’auteur. Adaptation cinématographique d’Henri Verneuil en 1964, avec Jean-Paul Belmondo.
Cet ouvrage a reçu le prix Goncourt en 1949.
– La saga historique « Fortune de France », en 13 tomes. Très documenté, l’ensemble se déroule de 1547 à 1661. On y suit un personnage humaniste, Pierre de Siorac, qui aimerait que les gens vivent « en bonne société ». Le style vieux français est un peu difficile à suivre. Cette série nous a moins intéressés dans l’ensemble.
Conclusion : Robert Merle a un vrai talent de conteur et un style agréable à lire. Il fait preuve de beaucoup de finesse dans la description psychologique de ses personnages.
II. Les Coups de cœur
– L’Usure d’un monde de François-Henri Désérable (Gallimard, 2023). Fin 2022, au moment des grandes manifestations qui suivent la mort de Mahsa Amini, l’auteur séjourne quarante jours en Iran. Il en revient avec ce récit dans lequel il fait état de l’usure de cette République islamique aux abois qui réprime dans le sang les aspirations de son peuple.
– La Sentence de Louise Erdrich (Albin Michel, 2023 ; Prix Femina étranger). Immense talent de conteuse de cette romancière américaine dans ce roman qui se confronte aux fantômes des Etats-Unis : le racisme et l’intolérance. Louise Erdrich s’était vu décerner le Prix Pulitzer en 2021 pour son ouvrage Celui qui veille. Et citons un autre ouvrage de la même autrice : Dans le silence du vent.
– Eden de l’autrice islandaise Auđur Ava Ólafsdóttir (Zulma, 2023). « Une lecture pour se remonter le moral tout en douceur. » Il est question de jardinage, de poésie, de la langue islandaise, d’amour… Un grand plaisir de lecture, beaucoup d’humanisme et un certain humour décalé.
Autre livre de la même autrice : Rosa candida.
– Mise à feu de la chanteuse Clara Ysé (Grasset, 2021 ; Prix de la vocation 2021). Un roman d’initiation et d’aventure. Une ode à la liberté, à l’adolescence, à la tendresse et à l’amitié. Beaucoup d’émotion et une grande puissance d’évocation poétique et musicale.
III. Petit ajout au compte rendu de notre réunion de décmbre 2023
Nous avons lu Misericordia de Lydia Jorge, écrivaine portugaise de la période « post-révolutionnaire » qui fait suite à la Révolution des œillets et à la chute de la dictature de Salazar dont on fêtera les 50 ans le 25 avril prochain. Lydia Jorge, qui a été professeure dans le secondaire, a aussi passé plusieurs années en Angola et au Mozambique au temps des guerres coloniales.
Son ouvrage, Misericordia, a obtenu le prix Médicis étranger en 2023. “Une vieille dame enregistre sur un magnétophone le journal d’une année de vie en maison de retraite. Sa fille, Lydia Jorge, retranscrit les textes et en fait un livre. Ce récit est un condensé incroyable de force vitale, de dérision, d’imagination, de révolte et de foi dans la vie. Et un témoignage mémorable de la relation mère-fille.”
Le livre nous a séduits : “C’est un récit à la fois brutal, ironique et aimable, un mélange de larmes et de rires qu’on n’oublie pas.” Un vrai coup de cœur.
Autres livres de la même autrice :
– Le Rivage des murmures (1989)
– La Dernière Femme (1992)
– La nuit des femmes qui chantent (2012)
– Estuaire (2019)
Tous ces ouvrages sont publiés, en France, aux éditions Métailié.
★
Le prochain auteur en lecture commune sera Italo Calvino.
La prochaine réunion aura lieu (finalement !)
le Jeudi 15 février à 18 h au Café-Bibliothèque de Chabrillan
Bonnes lectures
Bien amicalement,
Marion
Bilan 2023 du Club Lecture Chabrillan Grâne.
Notre Club Lecture s’est enrichi cette année de deux nouveaux ce qui porte le nombre des participants à 12 personnes. Nous nous sommes rencontrés 10 fois, avec une participation régulière de 8 à 10 personnes, alternativement au Café Bibliothèque de Chabrillan et à la Médiathèque de Grâne.
Les séances se déroulent toujours en 2 temps
- Un premier temps d’échanges sur une lecture commune d'un auteur ou
d'un même livre.
- Un deuxième temps de présentation de nos coups de cœur.
Les auteurs, autrices et ouvrages lus en commun cette année sont les suivants :
- Paul Lynch (Auteur irlandais) pour « Grace » Virginie
- Valentine Goby, pour « L’île haute ».
- Colette , à l’occasion du 150 ème anniversaire de sa naissance avec , entre autres, « Sido » et « Le s vrilles de la vigne »
- Russell Banks, auteur américain, avec « D e beaux lendemains ».
- Vinciane Desprez ( philosophe belge), avec « Au bonheur des morts » et « Habiter en oiseau ».
- Virginie Despentes , avec « Vernon Subutex ».
- Sylvie Germain, avec « Magnus » et « Le vent reprend ses tours ».
- José Sarramago ( écrivain p ortugais) avec « L’Aveuglement ».
- Goliarda Sapienza ( écrivaine italienne) avec « L’Art de la joie ».
- Et enfin Lydia Jorge ( écrivaine portugaise ) avec son dernier livre « Misericordia » ( Prix Médicis 2023) 2023), notre grand coup de cœur de fin d’ année
Et beaucoup d’autres découvertes de lectures, toujours enrichissantes, le même plaisir de l’échange , sans oublier le moment de convivialité de fin de séance.
La plupart des ouvrages cités plus haut sont à retrouver sur les rayons de vos bibliothèques de Grâne ou Chabrillan.
Les comptes rendus mensuels de nos réunions sont disponibles sur le site de la Médiathèque de Grâne, et dans un cahier prévu à cet effet à la Médiathèque de Grâne également.
Marion Laverge Leyris
Pour lire le compte-rendu, cliquez sur le lien ci-dessous :
Compte-rendu de la réunion du mois de novembre
Présents : Blandine, Dominique, Jean-Pierre, Lysiane, Mado, Marion, Monique, et Jean-René à qui nous souhaitons la bienvenue.
L’autrice en lecture commune : SYLVIE GERMAIN
Née à Châteauroux en 1954 d’un père sous-prefet, Sylvie Germain fait des études de philosophie auprès d'Emmanuel Levinas, à l'université Paris-Nanterre. Son mémoire de maîtrise porte sur la notion d’ascèse dans la mystique chrétienne.
Chrétienne, elle a choisi « L’in-tranquillité » du questionnement et « L’in-quiétude » de la pensée. Depuis trente ans, elle construit une œuvre imposante et cohérente, attachée autant à sa liberté de romancière qu’à l’exigence poétique qui la nourrit ; Son œuvre est couronnée de nombreux prix.
Nous avons lu ;
« MAGNUS » très apprécié par notre club. Dense, troublante, cette quête d’identité a la beauté du conte et porte le poids implacable de l’histoire
« les échos du silence » Un livre où se croise littérature et spiritualité ‘Il est des moments innombrables où Dieu se tait. Où le cri de l’homme se heurte au silence, renvoyé par l’implacable écho’ livre très intéressant qui questionne que l’on soit croyant ou pas.
« Le vent reprend ses tours » Récit construit avec talent. Amitié entre un vieil homme et un enfant. Conte initiatique.
« Brèves de solitude » Des passants se croisent dans un square, s’observent. Puis vient le confinement. Ils se trouvent confrontés à eux-mêmes et chacun sent sa vie vaciller.
« Jour de colère » Conte fantastique et féerique.
« La chanson des mal-aimants » On retrouve un thème qui revient dans plusieurs de ses livres :un traumatisme dans l’enfance qui poursuit le personnage dans sa vie d’adulte.
« La puissance des ombres » très dur, c’est son dernier livre.
Les coups de cœur
« Attaquer la terre et le soleil » de MATHIEU BELIZI
L’arrivée des premiers colons en Algérie. Atroce ! les colons, les soldats, les arabes souffrent et meurent victimes de la colonisation décidée par le gouvernement Français pour enrichir les élites restées à Paris.
RAYMOND CHANDLER et DASHIELL HAMMET à lire si vous aimez les polars, Ce sont les fondateurs du genre. Leurs romans sont des classiques.
« Travaux » de Georges Navel Un ouvrier raconte ses différents emploi. Très bien écrit. Préface de Paul Géraldi
« Kerguelen, le voyageur du pays de l’ombre » de Isabelle Autissier biographie romancée.
« Feu » de Maria Pourchet Ecriture et style impressionnant, puissant et percutant. Elle parle comme une mitraillette. Elle décrit bien l’aspect dévorant de la passion.
« Les pilliers de la terre » de Ken Follett Roman historique passionnant, facile à lire, très distrayant.
« Petites boîtes » de YOKO OGAWA Ranger de grandes pertes dans de petites boîtes : c'est la proposition que nous fait cette auteure japonaise dans son nouveau roman, nimbé d'une poésie étrange et merveilleuse.
« Des hommes » de LAURENT MAUVIGNIER
Des hommes est comme un voyage au bout de l'enfer. Laurent Mauvignier raconte, avec une puissance d'écriture rare, les derniers combats des hommes de l'armée française en Algérie. Et le traumatisme est le même pour eux que pour les autres « Feu-de-Bois » sortis de la mitraille de Verdun ou du Chemin des Dames
Prochaine réunion à Chabrillan le 19 OCTOBRE A 18H ; nous aurons lu « L’aveuglement » de José Saramago
N’oubliez pas de confirmer (ou pas) votre participation à la dégustation de la pizza ( Il y aura un dessert surprise offert par les Granoises !!!)